
Comme le dit si bien Esther Perel : l’amour a besoin de tout savoir de l’autre ; le désir a besoin de mystère.
Alors comment concilier amour et désir sur le long terme ?
Aujourd’hui, je vous partage une notion qui m’est chère : celle du jardin secret.
Nous avons toustes un jardin secret. C’est humain et c’est vital. La différence entre nous toustes, c’est ce qu’on y cultive et comment on le fait.
En tant qu’êtres humains, nous avons toustes besoin de sécurité, pour assurer notre survie, d’abord, et pour assurer notre confort, ensuite. Pour nombre d’entre nous, le besoin de sécurité est directement lié à notre niveau de contrôle sur notre environnement, contrôle qui nous permet de nous sentir, dans la mesure de ce qui dépend de nous, à l’abri du danger. Pour beaucoup, savoir, c’est se protéger. Il est par conséquent courant – et logique en apparence – que les couples considèrent comme primordial de TOUT se dire.
Mais quel est l’intérêt ? Existe-t-il des couples où l’on se dit vraiment TOUT ? N’est-il pas plus pertinent de décider de se dire ce qui risque de mettre la relation en danger, si la situation se présente, avant que le mal ne soit fait, mais que le reste, ce qui n’apporte rien, ce qui pourrait faire mal gratuitement et sans fondement, peut rester secret ?
Mon avis (et ça n’engage que moi), c’est qu’il est essentiel d’assumer et de développer son jardin secret, plutôt que d’en donner toutes les clés à l’être aimé.
Ah bon ? Et pourquoi ?
Parce que notre jardin secret nous permet de nous préserver du jugement, en gardant secrètes des choses dont nous pensons, à tort ou à raison, qu’elles pourraient nous nuire si elles étaient connues. Des autres, comme de notre partenaire. Nous avons droit à nos parts cachées comme à nos parts sombres. Tant qu’elles ne nuisent à personne, s’agit-il d’un problème relationnel ? La perfection n’est pas de ce monde.
Il nous permet de nous sentir plus libres, en nous laissant décider de ce que l’on révèle ou non ; de fantasmer sur ce que l’on considère comme des interdits, sans avoir de comptes à rendre à personne. Car nous avons la liberté de rêver de ce que nous voulons, et personne ne peut nous en empêcher.
Et puis… il nous permet d’entretenir le désir dans la relation.
Parce que le désir se nourrit souvent de l’inconnu, de l’inaccessible, de l’incertitude, de la surprise. On désire ardemment ce que l’on n’a pas, ce qui nous intrigue, ce qui nous échappe, ce que l’on risque (ou croit que l’on risque) de perdre. D’une certaine manière, le désir est un déséquilibre.
Pourtant, certain.e.s diront que leur désir est boosté par la certitude de l’amour mutuel, par la transparence, par la confiance. C’est souvent vrai, surtout au début d’une relation, lorsque la découverte est encore fraîche. Lorsque l’on « tombe » amoureux, cette espèce de chute libre qui met le feu au corps, qui s’amplifie de façon vertigineuse à mesure que l’on descend toujours plus profond dans la communion. Mais quand l’intensité décroît, quand la routine s’installe, quid de la flamme ?
Il peut aussi y avoir désir sans amour, paraît-il. Evidemment, tout dépend de ce que l’on appelle “amour”
Dans ce cas, d’où vient le désir ? De la promesse du plaisir que le mélange des corps qui se comprennent permet de s’offrir l’un.e à l’autre ? Du besoin de se sentir séduisant.e, pour renforcer notre estime de soi ? D’autre chose encore ?
Pourquoi oppose-t-on souvent désir et routine ? Parce que la routine, c’est la connaissance, l’habitude, le confort, l’absence de doute, la certitude. Or la certitude, si elle rassure, endort, aussi. Comment donc développer la sensation de sécurité tout en cultivant le désir ? Est-ce seulement possible ?
C’est là qu’intervient le jardin secret. Cette partie de nous à laquelle nous seul.e.s avons accès si et quand nous le voulons, et qui nous suit depuis l’enfance. Cet espace auquel nous avons toustes droit, quoi qu’en pensent les adeptes de la transparence absolue, qui ont besoin de TOUT savoir pour pouvoir être heureux en relation. Mais le bonheur repose-t-il sur la connaissance ? Knowledge is power. Vraiment ?
Ne peut-on concilier jardin secret et confiance ? Temps pour soi et partage ? Pourquoi les moments en solo seraient-ils nécessairement une menace pour le couple ? Pourquoi seraient-ils utilisés pour trahir l’autre ? La confiance ne fortifie-t-elle pas les liens ?
Je vous invite à réfléchir à ces différentes questions, et à envisager la discussion avec votre partenaire, si vous le jugez utile. Sans peur. Discuter n’engage à rien. Cela permet simplement d’ouvrir des portes ; à vous, ensemble, de décider ensuite si vous avez envie de les franchir
Un petit article léger pour finir :
Intrigant, ce petit jardin secret ?
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