
Qui décide de “la norme” ? Pourquoi certain.e.s d’entre nous ont besoin de se sentir dans cette norme, et pourquoi certain.e.s refusent-iels que d’autres sortent des sentiers battus ? Aujourd’hui, suite à une réaction virulente à mon dernier post où je parlais de “personnes à vulve” et non de “femmes”, j’aimerais rappeler pourquoi le choix de nos mots est important lorsqu’on parle à la fois de corps et de genre.
Nous sommes tou.te.s différent.e.s. Il me semble que personne ne remet cela en question. Et pourtant, nos différences font régulièrement l’objet de moqueries, voire de violence. Ca n’a aucun sens.
A quel moment est-on considéré.e comme “hors norme” ? Avez-vous déjà remarqué que nos limites sont toutes différentes aussi ? Bien sûr, il y a l’effet de masse, l’effet “mouton”. Il est établi (mais par qui et sur quels critères ?) qu’une minorité de la population est ouvertement “hors norme”, quelle que soit la norme dont on parle. Hors troupeau. Mais souhaite-t-on vraiment “faire partie du troupeau” et pourquoi ? Quel intérêt de renier nos particularités et nous contorsionner pour rentrer dans un moule ? Si c’est notre choix, un choix réfléchi, ça ne se discute pas, chacun.e sa route. Mais dans ce cas, de quel droit se permet-on de décider pour les autres ? De choisir qui a droit à un traitement respectueux car iel est jugé.e “normal.e” et qui n’y a pas droit parce qu’iel est jugé.e “anormal.e” ? Pourquoi ne pouvons-nous pas tou.te.s être qui nous sommes sans avoir de comptes à rendre ? Quel est le risque de laisser chacun.e décider pour soi de qui iel est ? X se sent homme, Y ne se sent ni homme ni femme, c’est leur histoire, comment osons-nous y redire quoi que ce soit ? Arrêtons une fois pour toutes de mettre les gens dans des cases !! Nous ne supporterions pas qu’on le fasse pour nous.
Du moment que cela ne présente pas de danger réel pour les autres êtres humains, je ne vois pas où est le problème. Et à celleux qui disent “le danger, c’est que tout le monde fasse n’importe quoi et que ce soit la cata pour les générations à venir qui n’auront plus de repères”, je réponds : arrêtez de répéter ce que vous entendez, renseignez-vous et posez-vous les bonnes questions ! Réalisez-vous la pression que l’on met aux générations futures avec de tels propos ? Tu es différent.e ? Rentre dans le rang, ne le montre pas ou tu vas souffrir ! Ou “comment entretenir des peurs ancestrales”. Quel magnifique message !
Les choses changent avec le temps, c’est une constante, alors pourquoi ne pas les faire changer dans le sens de l’ouverture, de la tolérance ? C’est dans nos mains ! Pourquoi préférer se laisser guider par la peur ? La peur est bonne conseillère lorsqu’elle permet de sauver sa peau ; accepter les différences, ce n’est pas dangereux. Ne souhaite-t-on pas tendre vers un monde où plus de gens sont heureux ? L’important est simplement de rester vigilant.e à ne pas remplacer une norme par une autre, tout aussi limitante. Et accepter de changer de regard, ce n’est PAS remplacer une norme par une autre.
Pour en revenir à l’expression “personnes à vulve”, et “personnes à pénis”, non, ce n’est pas une façon tendance de dire “femmes” et “hommes”. Parce que, n’en déplaise à certain.e.s, une femme peut avoir un pénis et un homme peut avoir une vulve, c’est comme ça. Il y a des millénaires, il a été décidé (par qui, encore une fois ?) que les femmes étaient des personnes avec des organes femelle et les hommes des personnes avec des organes mâles. Dans ce cas, pourquoi avoir créé des mots comme femme et homme au lieu de dire simplement femelle et mâle ? Pour nous différencier des animaux, dont nous, humains, dépassons si souvent la barbarie ? Pourquoi la féminité et la masculinité n’ont-elles pas les mêmes caractéristiques d’une culture, d’une époque, d’un pays à l’autre ? N’est-ce pas notre responsabilité à tou.te.s de remettre en question ce qui a été décidé il y a longtemps ? Ca s’appelle l’évolution.
Non, tout le monde ne se reconnaît pas dans la binarité femme / homme, non, toutes les personnes avec des caractéristiques dites mâle ou femelle ne se retrouvent pas dans la construction sociale “homme” et “femme”. Et ce n’est pas une mode ! Ca a toujours existé, mais auparavant, il fallait le taire, faire semblant, souffrir en silence. Car oui, ne pas être accepté.e pour qui l’on est, c’est une vraie souffrance, c’est totalement injuste, et ça demande une fameuse dose de prise de recul pour tracer son chemin. N’est-il pas temps que ça change ? Aujourd’hui, nous avons les outils en main, alors adaptons nos comportements !
Envie d’aller plus loin ? Je vous conseille ce court métrage très percutant :
What is a woman?
Merci à celleux qui prendront le temps d’y réfléchir.
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