
Le sujet du jour est une thématique très délicate, un sujet très lourd et très tabou, et pourtant, il me semble essentiel d’en parler ici. Parce que la sexualité, ce n’est (malheureusement) pas toujours que du fun et de l’amour .
Avertissement : si vous êtes ou avez été victime de situation(s) où l’on vous a imposé des choses inadéquates, voire inacceptables, cette publication pourrait être difficile à lire.
Aujourd’hui, j’ai choisi de m’adresser aux personnes qui ont peur de leurs fantasmes, désirs et envies, parce que ceux-ci sont inadéquats, voire inacceptables dans notre société. Je m’adresse à celleux qui craignent de devenir un jour des auteurs.rices d’infractions à caractère sexuel, ou qui le sont déjà, et voudraient sortir de l’enfer.
Parler d’abus, je l’ai déjà fait auparavant, plusieurs fois, et souvent en mettant en avant la victime, parce qu’il ne faut jamais arrêter d’en parler, de sensibiliser, d’éduquer, pour éviter au maximum que les abus en question ne se produisent.
Pourquoi m’adresser aux auteurs.rices cette fois ? Parce que s’il y a autant d’agressions, c’est de toute évidence que l’interdit moral et légal ne suffit pas pour empêcher cela. Si des personnes franchissent à un moment une limite inacceptable, c’est peut-être, parfois, aussi, parce qu’iels n’ont pas trouvé quelqu’un à qui en parler avant qu’il ne soit trop tard.
Soyons clairs : ce n’est en AUCUN CAS une excuse. Il n’y a aucune excuse pour commettre une agression sexuelle, quel que soit notre vécu, nos problèmes, nos frustrations ou notre colère. Il est important de parler de vos désirs avec une sexologue, d’autant plus lorsque vous vous apercevez que vous avez des fantasmes inadéquats ou que vous sentez le risque de dérapage. Et c’est aussi une issue de secours.
Oui, c’est difficile, parce que c’est se confronter à une partie extrêmement sombre de soi. C’est accepter qu’on dysfonctionne, qu’on représente potentiellement un danger pour nos proches et pour la société. C’est mettre des mots sur l’indicible, et avouer l’inavouable à un autre être humain dans un monde où ces sujets sont extrêmement tabous. C’est prendre le risque d’être jugé, stigmatisé, c’est la honte, c’est la peur. Mais si on ne fait rien, un jour, peut-être, on passe à l’acte. Et c’est là que la vie bascule, celle de l’auteur.rice des faits, et celle de la victime, irrémédiablement.
Quelques chiffres pour vous donner une idée de l’ampleur du problème et de l’urgence de chercher des solutions à TOUS les niveaux : d’après les enquêtes et sondages officiels en France, on estime qu’environ 1 personne sur 10 a été victime d’inceste dans son enfance et 27 % des français connaissent au moins une victime d’inceste dans leur entourage. Dans plus de 90 % des cas, les viols sont commis par une personne connue de la victime. Au moins une femme sur 6 et un homme sur 20 ont subi un viol ou une tentative de viol dans leur vie.
Quelques chiffres pour la Belgique (sondage 2020, Amnesty International) : 48 % des belges ont déjà été exposé.e.s à des violences sexuelles. 20 % des femmes ont été victimes de viol. 1 homme sur 2 estime qu’une victime peut être en partie responsable de son agression.
Ces chiffres sont écrasants.
Vous vous sentez ou vous connaissez des personnes « à risque » ? Il existe des organismes disponibles pour une écoute sans jugement. Un accompagnement pour aider les agresseurs.euses potentiel.le.s à faire marche arrière, à creuser pour comprendre et désamorcer, pour éviter le pire, ou s’iels ont déjà mis le doigt dans l’engrenage, pour en sortir au plus vite. Parce c’est de la responsabilité de chacun.e de se faire accompagner.
Un site à consulter absolument : celui de SéOS (Service d’Ecoute et d’Orientation Spécialisée, basé en Belgique), www.seos.be.
Les appels sont gratuits et anonymes. Ce dispositif de prévention accompagne sans jugement les adultes, les adolescent.e.s et l’entourage confronté.e.s à cette problématique, ainsi que les professionnel.le.s qui peuvent se trouver démuni.e.s face à ce genre de questionnement.
Concerné.e.s, nous le sommes tou.te.s, parce que le pire ennemi, c’est le silence. Directement impliqué.e ou pas, allez faire un tour sur le site, c’est essentiel.
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