
Aujourd’hui, j’aimerais aborder une légende qui traverse les âges depuis… toujours ? Une légende qui fait du mal, beaucoup de mal, aux personnes munies d’un pénis, mais pas que… 🙄
Cette légende, c’est une croyance qui fait surtout grincer les dents des hommes : « tu ne bandes pas… donc tu n’est pas vraiment un homme ».
Parce que pour beaucoup trop d’entre eux, pas de bandaison = pas de virilité. On pourrait questionner le besoin de reconnaissance de la virilité. Je vous renvoie pour cela au livre d’Olivia Gazalé dont je vous ai déjà parlé.
Mais d’où vient ce raccourci, et pourquoi nous y accrochons-nous ? Parce que soyons bien d’accord. La légende en question, c’est du grand n’importe quoi. Si la bandaison se maîtrisait, ça se saurait ! Pourtant, on nous apprend et nous ressasse (et on est convaincu.e !) que oui, un homme, un vrai, ça bande.
Si on creuse un peu, pourquoi c’est la cata, pas d’érection ? Quelles en sont les conséquences ? Parce que ce qui est intéressant, surtout, c’est de regarder ces conséquences de près – qu’elles soient réelles… ou imaginaires.
Je vous propose quelques pistes de réflexion.
Pas d’érection = pas de pénétration du pénis.
OK. Pas de pénétration, pendant longtemps, ça voulait dire pas de reproduction. Heureusement, on est sorti de ça. La reproduction ne passe pas que par la pénétration, sans blague ? Scoop.
Si la question de la reproduction peut se régler autrement, en quoi est-ce un problème de ne pas pouvoir pénétrer ? La légende dit : si tu ne peux pas pénétrer une personne avec ton pénis, tu ne peux pas lui donner de plaisir. Ah oui ? Encore une belle croyance, ça ! D’autant que le plaisir par pénétration, c’est loin d’être une évidence. Et ça, c’est pas une légende ! Pour rappel, on estime à environ 30 % seulement le pourcentage de femmes qui atteignent l’orgasme par pénétration vaginale. Et puis je vous rappelle aussi qu’il n’y a pas que le pénis dans la vie (et pas que le vagin, non plus). Votre corps est équipé de plein d’autres parties avec lesquelles il est intéressant de jouer 😁 Sans parler des vibros et autres objets à découvrir.
On continue.
Pas d’érection = pas d’éjaculation. Soit. A part pour des raisons de reproduction, je ne vois pas trop en quoi l’éjaculation devrait être un objectif en soi. Là où ça devient intéressant, c’est quand l’absence d’éjaculation ou l’éjaculation précoce se transforme en « pas de plaisir ». Parce que pour la majorité des gens, c’est indissociable.
Mais l’est-ce réellement ? Déjà, il y a plaisir et plaisir. Jouissance et orgasme. On peut prendre un plaisir de dingue sans jouir, ou avoir un orgasme très peu satisfaisant. Ensuite, il est tout à fait possible de prendre du plaisir, et même d’avoir un orgasme, sans stimulation dudit pénis ! Eh oui, mais pour ça, il faut chercher 😉 Le scoop numéro 2 du jour, c’est que le plaisir ne trouve pas son origine exclusivement dans les zones génitales ! Explorer son corps et/ou le faire explorer par d’autres peut mettre en évidence des zones érogènes parfois totalement inattendues dont la stimulation peut mener à l’orgasme. La recherche de nos zones érogènes, ça demande du temps.Pourquoi pensez-vous que les personnes qui font l’amour pendant des heures (se) donnent plus de satisfaction ? Non, ce n’est pas parce qu’elles font des heures d’allers-retours (douleur en vue !). C’est parce qu’elles explorent, testent, regardent ce qui fait du bien et comment faire encore mieux, sans se lasser. Parce qu’elles ont compris que chacun.e est différent.e et qu’il faut tout recommencer à chaque nouvelle rencontre 🤩
Comme vous le savez, la médecine actuelle permet de compenser avec des pilules le manque d’érection lorsqu’il est causé par une raison médicale mais que le désir est bien présent (on parle de trouble érectile, raison pour laquelle il est sage de commencer par aller voir un.e urologue). J’en profite pour encourager les personnes concernées à consulter : prendre une pilule, ce n’est pas une honte – au contraire, puisque si le problème érectile est médical, vous n’y êtes pour rien ! Alors autant ne pas vous priver de plaisirs que vous pourriez encore vous offrir… et offrir à d’autres 😉
Mais souvent, c’est plutôt dans la tête que ça se passe. L’érection, c’est sensible ! C’est le même principe que pour la lubrification féminine. Sauf que là, bizarrement, la féminité n’est pas remise en cause. Allez comprendre… Un défaut d’érection peut avoir d’innombrables causes : fatigue, pression, stress, douleur, peur, tristesse, manque de confiance ou d’estime de soi,… Pas d’érection => stress => encore moins d’érection. Bref. Pour sortir de ce cercle vicieux, le premier pas, c’est de prendre conscience de notre absence de pouvoir sur l’érection. Prendre du recul, jouer à d’autres jeux. Arrêter de se focaliser là-dessus. Et consulter une coach en sexualité 😁
Un peu d’info technique pour celleux qui veulent savoir comment ça fonctionne :
L’érection : comment ça marche ?
Et une petite chanson en clin d’oeil 😉
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